samedi 21 novembre 2009

Lettre de la Mairie d'Angoulême aux défenseurs de la GNP

Voici la lettre remise au collectif citoyen de défense de la GNP suite au rendez-vous du samedi 21 novembre :

"Après l'annonce par les organisateurs de la GNP de leur décision de ne pas monter d'édition en 2010, nous avons reçu ces derniers jours des courriers d'internautes, bénévoles ou spectateurs de la Garden Nef Party, prenant la Mairie à partie, parfois avec violence, souvent avec tristesse et déception.

Nous répondons, et ce n'est pas une simple formule de circonstance, que nous sommes attristés par la décision brutale de mettre un terme à ce festival. Les organisateurs ont en effet décidé unilatéralement de ne pas organiser l'édition 2010 de la GNP. Nous en avons été, comme les autres partenaires, informés par le communiqué envoyé lundi dernier à la presse. C'est un choix qu'ils ont sans doute mûrement réfléchi et que nous déplorons.

Nous venons donc de rencontrer les responsables de l'association Dingo ce vendredi 20 novembre pour leur rappeler notre soutien et notre volonté de voir l'édition 2010 se tenir.

En trois éditions, la Garden Nef Party avait en effet atteint une dimension qui correspondait aux attentes des collectivités locales et qui avait pleinement trouvé l'adhésion du public et des professionnels. Depuis sa création en 2006, nous avons soutenu ce festival de qualité et à taille humaine, fait de découvertes d'artistes, dans un site d'exception. Mais la croissance d'une telle manifestation dans une ville comme Angoulême peut se confronter à des limites, tant financières que physiques.

Car il faut tout de même parler argent : en 2009, les subventions des collectivités locales s'élevaient à 170 000 € (50 000€ de la Ville, 50 000€ de l'agglomération du Grand Angouleme, 20 000€ du département, 50 000€ de la Région). Pour 2010, la GNP était assurée de bénéficier du même engagement, dans un contexte ou le gouvernement supprime encore des dotations à notre commune.

Ses organisateurs désiraient passer un cap supérieur en terme de programmation et de notoriété. Ils sollicitaient pour cela un montant global de subventions d'environ 450 000€ et une réponse sans délai de la part des collectivités locales. Celles-ci ne pouvaient pas leur répondre dans l'immédiat car elles sont actuellement en pleine élaboration de leur budget 2010 qui sera voté, comme partout en France en début d'année prochaine.
Dans le contexte économique actuel, une telle augmentation n'est pas envisageable. Doubler la subvention d'un seul festival n'est pas justifiable vis à vis des autres manifestations du territoire, des autres secteurs culturels, et surtout des habitants et contribuables envers lesquels les collectivités sont responsables dans des domaines aussi importants que l'action sociale, l'enfance, l'éducation, la propreté, la sécurité, l'entretien du patrimoine, l'hygiène et la santé, le sport...
Nous comprenons votre réaction, spectateurs de la GNP. Nous savons bien que les montages financiers, les impératifs budgétaires et les équilibres entre les compétences des collectivités n'ont pas "sabordé la GNP" et que son annulation ne les satisfait pas.

Nous ne traitons pas leur colère, leur déception et leur regret par le mépris, mais nous refusons cette caricature de débat qui consiste à faire porter à la Mairie d'Angoulême la responsabilité d'une telle décision. Il existent à Angoulême 7 festivals, s'adressant tous à des publics différents, tous acteurs de la vie culturelle, sociale et économique de notre cité. Nous en sommes les premiers responsables, notamment grâce aux subventions et à l'aide technique que nous leur apportons. Nous sommes aussi garants de l'équilibre financier de notre ville et du maintien de l'ensemble des services publics que nous devons aux habitants, spectateurs ou non de la GNP."

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