jeudi 26 novembre 2009

Avenir incertain pour la Garden Nef Party

Publié par RollingStone.fr
Le 24 novembre 2009




Placebo, Muse, Iggy Pop, Arcade Fire, Franz Ferdinand, The Hives : en seulement trois ans, le Festival du Poitou-Charentes s’était imposé parmi l’offre estivale des rendez-vous musicaux.

Mais les collectivités locales n’ont pas pu donner de garanties sur l’apport financier de 30% réclamé par les organisateurs, a indiqué le quotidien Sud Ouest. "Sans amertume, mais avec un immense regret, l’équipe du festival a la peine de vous annoncer la Mort d’une utopie, celle d’avoir imaginé la Garden Nef Party dans une conjoncture qui incite plus à la prudence qu’à l’aventure."

Ségolène Royal, présidente de la région, a annoncé vouloir sauvé l’évènement. Elle précise dans un communiqué : "l’effort financier supplémentaire que la Région est disposée à faire se fera grâce à des économies réalisées sur des événements qui n’ont plus besoin d’aides. Un euro dépensé doit être un euro utile. En accord avec la Ville d’Angoulême, la Région Poitou-Charentes entend toutefois rappeler que le festival doit prendre en compte dans son développement les capacités d’accueil de la ville et le contexte financier actuel auquel doivent faire face les collectivités. Ces deux conditions sont essentielles pour envisager sereinement l’avenir de la Garden Nef Party."

En 2009, 18 000 amateurs de musiques actuelles s’étaient retrouvés à la Garden Nef Party malgré une météo plutôt défavorable. Dans la short-list de l’édition 2010 étaient programmés les Arctic Monkeys, Portishead (en exclusivité). Les Who étaient également intéressés, ou encore les Red Hot Chili Peppers, dont le manager s’occupe de Gossip, qui avait joué l’an dernier.

Des bénévoles et festivaliers ont manifesté à Angoulême pour exprimer leur déception et leur colère. Sur Facebook, un groupe "Rendez-vous la Garden Nef Party" a été crée. Le 8 décembre, la Région doit présenter les lignes de ses actions culturelles jusqu’en 2013.

mercredi 25 novembre 2009

Communiqué des organisateurs

Nous rappelons à tous que les débordements, verbaux, matériels ou physiques, desservent à la fois notre démarche vis-à-vis du festival et notre secteur en général, tout comme ils mettent à mal notre volonté de démontrer depuis 20 ans que le public rock est responsable, respectueux et tolérant.

Les collectivités locales ont réaffirmé leur attachement à la manifestation et ont pris la mesure de votre mobilisation. Quelle qu’en soit l’issue, positive ou négative, rien ne justifierait de dépasser les bornes.

Aussi, nous comptons sur votre vigilance pour que vos initiatives se manifestent pacifiquement.

Merci de votre soutien.


L’équipe de La Garden Nef Party

Goodies

Bon nombre d'entre vous utilisent depuis quelques jours l'affiche de la manif du 21/11 comme avatar sur Facebook, Myspace ou Titter... Malheureusement, celle-ci n'est que très peu lisible en petit format. Pour y remédier, voici quelques éléments visuels à employer sans modération pour crier sur tous vos blogs ou réseaux votre envie de voir une Garden Nef Party en 2010, 2011, 2012...etc. Enjoy ;)

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lundi 23 novembre 2009

Il faudra attendre

Publié par SudOuest.com
Le 23 novembre 2009
(Photo : T.Kluba - SO)




GARDEN NEF PARTY. Samedi matin, près de 300 manifestants étaient présents devant l'hôtel de ville

Ils partirent 300 à l'assaut de l'hôtel de ville à coups de banderoles et de musique au bout de leur téléphone portable. Petite armée certes, mais grande par la conviction de ne pas voir « son » festival partir en fumée. Si les réponses ont été plus nombreuses sur Internet, près de 900 signatures pour la pétition, les organisateurs de la manifestation de soutien à la Garden Nef Party étaient satisfaits du résultat.

« Des jeunes qui étudient ailleurs sont revenus ce week-end montrer leur soutien, racontent Pierre, Gauthier et Emmanuelle qui ont été reçus par la suite par Gérard Desaphy, l'adjoint à la culture. Et on voit toutes les générations. »

La manifestation débutée à 10 heures et terminée avant midi s'est passée dans le calme. Mais l'annonce de Ségolène Royal de mettre la main à la poche, en pleine période d'élection, n'a pas calmé l'angoisse de ne plus voir de Garden Nef à Angoulême. « C'est bien joli et, oui, ça redonne de l'espoir, confient les trois manifestants, mais on attend de voir. »

« Nous comprenons »

Chacun souhaite voir se pérenniser un festival d'envergure nationale et unique sur la région. Entre les souvenirs comme le raz-de-marée Iggy Pop ou les accents d'un « Take me out » de Franz Ferdinand repris en choeur par le public, tellement fort que le son a porté jusqu'aux fenêtres du plateau pour ceux qui n'ont pu y assister (« magique » dira une festivalière)... la Garden, en trois éditions, on le sait, a marqué, et bien au-delà de la Cité des Valois.

Mais au fief de la cité, à l'hôtel de ville, la tension grandit. Après la fronde du festival de la BD, ce nouveau haro sur la mairie fait réagir. Un communiqué est passé vendredi soir et a été distribué à chaque manifestant samedi pour calmer le jeu.

« Après l'annonce par les organisateurs de la GNP de leur décision de ne pas monter d'édition en 2010, nous (la mairie) avons reçu ces derniers jours des courriers d'internautes, bénévoles ou spectateurs, prenant la mairie à partie, parfois avec violence, souvent avec tristesse et déception. Nous répondons... que nous sommes attristés par la décision brutale de mettre un terme à ce festival. Les organisateurs ont en effet décidé unilatéralement de ne pas organiser l'édition 2010 de la GNP. Nous en avons été, comme les autres partenaires, informés par le communiqué envoyé lundi dernier à la presse... »

Une façon de rappeler que la mairie n'est pas responsable de cette annulation. C'est aussi la raison de l'entrevue entre Gérard Desaphy et une poignée de manifestants. « Cela a été une rencontre positive, a confirmé l'élu à la sortie. Nous comprenons leur position de passionnés du festival et nous avons tenu à répondre à leurs questions. »

L'adjoint a également tenu à répondre aux critiques de l'opposition (lire « Sud Ouest Dimanche »). Et de s'appuyer sur le communiqué pour rappeler : « Nous comprenons vos réactions, spectateurs de la GNP. Nous savons bien que les montages financiers, les impératifs budgétaires et les équilibres entre les compétences des collectivités ne font pas partie de vos préoccupations principales. Néanmoins, nous rappelons que les collectivités locales n'ont pas "sabordé la GNP" et que son annulation ne les satisfait pas. »

Alors Garden ou pas ? Le débat sera relancé le 7 décembre après la réunion avec Jean-Louis Ménanteau, patron de La Nef, et le producteur du festival Christophe Davy, dans les salons de la mairie... Les manifestants attendent cette date de pied ferme.

Auteur : emmanuelle chiron


dimanche 22 novembre 2009

Publié par CharenteLibre.com
Le 23 novembre 2009

(Photo : M.Bouzzit - CL)
Par Alexandre LE BOULC'H





Samedi matin plus de 300 manifestants ont répondu à l'appel des groupes de soutien de la Garden Nef Party pour défendre l'avenir de ce festival rock

Nous nous félicitons que la mairie d'Angoulême soit attachée à la Garden Nef Party, mais nous restons mobilisés pour que ses actes suivent ses paroles.» Samedi matin, les membres de la délégation représentant les manifestants du festival rock d'Angoulême sont restés très prudents sur l'issue de leur rencontre avec les élus. En l'absence de Philippe Lavaud, c'est Gérard Desaphy, l'adjoint à la culture, qui les a longuement reçus.

Sur le parvis de l'hôtel de ville, ils étaient plus de trois cents à scander très dignement leur colère contre les collectivités qui refusent de suivre les organisateurs de la Garden dans leur demande de subvention. «C'est injuste de ne pas donner plus à Garden qui, depuis le début, n'a jamais eu le niveau d'aides publiques des autres festivals», assurent les manifestants qui ont fait un concert de cacophonie en mettant de la musique sur leur téléphone portable. «En tout cas, nous n'accepterons pas que les collectivités rejouent le coup de Ludoland en faisant à la Garden des propositions qu'elle ne peut pas accepter.»

Dans la foule, on a vu des jeunes bien sûr, mais beaucoup plus de quadras. «C'est lamentable cette faible mobilisation des 15-25 ans. Hélas, c'est plus facile d'être sur Facebook que d'être présent sur le terrain», s'offusque Thomas Caceres, un étudiant angoumoisin vivant à Royan qui, lui, était dès 9h à la ferme des Valettes pour organiser les préparatifs de la manifestation où seulement une poignée de jeunes était au rendez-vous.

«Nous sommes fiers de ce festival. En juillet, on est trois cents à travailler gratuitement une semaine entière parce qu'il n'existe qu'à Angoulême», fulminent les bénévoles qui portaient fièrement leur tee-shirt de la Garden. «Alors quand le maire ose dire que le Festival du film francophone, c'est le vrai accès à la culture pour tous parce que sept cents personnes au plus ont bénéficié d'une séance à un euro, on se moque de nous. La Garden offre à 10.000 personnes par jour douze concerts pour 35 euros. Ça fait moins de trois euros le concert.»

Le Woodstock d'Angoulême

Il y avait aussi des commerçants du centre-ville comme Jean Alémany: «Nous devons apporter notre soutien à ce festival qui prend des chambres d'hôtel et fait remonter beaucoup de consommateurs dans les bars et les restaurants de la ville à une période creuse d'activité pour nous».

Il y avait aussi des personnalités inattendues comme Andréas Koch, chef d'entreprise du Pôle image, ou Yves Poinot, l'ancien directeur du FIBD, lui aussi sur la sellette. «Si je n'ai jamais été inquiet pour le Festival de la BD, je le suis pour la Garden qui est le Woodstock des jeunes angoumoisins.» Jean-Claude Caraire, militant écologiste était au côté des jeunes. «Je ne manifeste pas contre le maire, mais pour défendre un éco-festival exemplaire.» Et puis bien sûr, les élus d'opposition ont profité de l'aubaine pour tacler la majorité. «Il y a des choix à faire pour les festivals et la ville ne sait pas les faire», glisse Martine Faury, l'ancienne adjointe à la culture qui a accompagné la mise en place de la Garden. «Philippe Lavaud a trouvé des financements pour le FIBD, a-t-il la volonté d'en trouver pour la Garden?», s'inquiète très radical Samuel Cazenave.

Des prises de positions qui mettent Gérard Desaphy dans une colère noire. «Je n'ai aucune leçon à recevoir d'eux. Ils ont eu vingt ans pour organiser des États généraux de la culture. Moi, je suis en train de tout remettre à plat pour tenter en période de restriction budgétaire de sauver les meubles. Je leur donne rendez-vous le 7 décembre prochain, date à laquelle nous annoncerons aux organisateurs les efforts consentis par toutes les collectivités, a conclu l'adjoint au maire qui déplore au passage le sauvetage non chiffré de la Région. J'espère que cela ne va pas démobiliser les autres collectivités à s'engager de façon importante pour la Garden qui doit se tenir en 2010.»

Ils sont partout !

Comme le relevait la Charente Libre dans son édition du samedi 21 novembre, les fans de la GNP ne manquent pas une occasion de faire parler d'eux. La preuve avec ces élèves de CM2 de Saint-Cybard, venus célébrer l'adhésion de la ville au réseau Unicef...

...aux côtés du maire Phillipe Lavaud.


Sur le cliché diffusé par le quotidien, on distingue clairement le T-shirt à tête de mort d'une petite rockeuse en herbe, bien en évidence au premier rang. Le journal indique même la présence d'un second T-shirt estampillé GNP parmi la jeune délégation !

(Photo : CL)

Reportages de France 3 Poitou-Charentes


Pour visionner les journaux télévisés de France 3 Limousin-Poitou-Charentes, qui ont pas mal mis en avant notre mouvement, cliquez ici.

(à voir notamment, les éditions du 18 et du 21 novembre)

samedi 21 novembre 2009

Rassemblement du 21 novembre : ambiance

Ménanteau calme le jeu et évoque un petit espoir

Publié par SudOuest.com
Le 21 novembre 2009

(Photo : T.Kluba - SO)





GARDEN NEF. Face à la contestation, le patron de La Nef appelle au calme. Et Ségolène Royal arrive à la rescousse

Après la publication du communiqué annonçant la fin de la Garden Nef party (GNP), Jean-Louis Ménanteau était resté silencieux. Pas la peine d'en rajouter et de parler sous le coup de la déception, se disait le patron de La Nef... Mais, hier, après une entrevue avec le maire Philippe Lavaud, Jean-Louis Ménanteau est sorti de sa réserve.

D'abord pour lancer un appel au calme... Car, depuis l'annonce de la mort de la GNP, la colère des jeunes fans du festival a déferlé sur Internet pour aboutir à la manifestation de ce matin, à 10 heures, devant la mairie : « J'ai été touché par l'affection qui nous a été témoignée par ceux qui aimaient la Garden Nef party. Mais je ne peux pas accepter que l'on profère des menaces physiques à l'endroit du maire Philippe Lavaud, sur les blogs et ailleurs. On ne cautionne pas cette agressivité... Ce n'est pas en pointant du doigt la mairie que l'on va sortir la Garden Nef party de l'ornière ».

« Si les gens veulent manifester, alors que cette manifestation reste pacifique, que les gens parlent de musique et du festival, ajoute Jean-Louis Ménanteau. Il ne sert à rien de stigmatiser le maire. Il n'est pas question de chercher un coupable dans cette affaire... Mais il ne faut pas non plus nous mettre sur le dos cette vindicte populaire spontanée. »

Un membre de La Nef devrait se rendre sur place, ce samedi matin, pour relayer cet appel au calme.

Pas des kamikazes

Pour le reste, Jean-Louis Ménanteau campe sur ses positions. Impossible que la Garden Nef ait lieu avec un budget et un financement public identique à celui de 2009. « On ne peut pas construire une édition avec seulement 17 % de subventions publiques et l'obligation de séparer juridiquement La Nef et le festival... Avec Christophe Davy, nous ne sommes pas des kamikazes. Si la Garden Nef existe, c'est que ce festival, placé à mi-chemin entre Benicassim [un festival espagnol réputé] et les Vieilles Charrues, a un potentiel ».

À condition de compter sur un minimum d'aides publiques : « 30 % sur un budget de 1,4 million d'euros... Ce n'est pas de la mendicité mais une remise à niveau. 30 %, c'est deux fois moins que la plupart des autres festivals. »

Jean-Louis Ménanteau déroule ses arguments. Sur le fait que le festival conforte la Nef à l'année, sur le fait que l'on peut avoir à Angoulême un festival populaire sans céder à la gratuité totale... Cela dit, en dehors de la mise au point que l'on imagine tendue, la rencontre avec le maire a-t-elle permis d'avancer ? En clair, la Garden Nef peut-elle être sauvée ? « Avec le maintien des subventions à ce niveau, je ne peux pas remplir ma part du contrat. C'est-à-dire, assurer 600 000 ? de billetterie sur une programmation que l'on ne pourra pas établir avant janvier ou février. » Alors que Benicassim et les Eurockéennes ont déjà, en ce mois de novembre, commencé à avancer leurs pions.

Auteur : bertrand ruiz

Quand les angoumoisins se mobilisent


200 à 300 personnes se sont réunies sur le parvis de l'hôtel de ville ce matin pour crier leur amour de la Garden Nef Party.

Après s'être fortement mobilisés sur la toile tout au long de cette semaine (près de 3500 adhérents au groupe Facebook "Rendez-nous la Garden Nef Party" et 900 signataires pour la pétition en ligne) , les inconditionnels de la Garden Nef Party se sont retrouvés pour de vrai ce samedi devant la mairie d'Angoulême.


Au programme de cette matinée d'action : déploiement de banderoles, cacotéléphonie party et rencontre avec l'équipe municipale. Au cours de cet échange, les élus ont attentivement écouté les revendications des représentant du mouvement et de quelques manifestant lambda invités à s'exprimer, avant d'avancer les engagements suivants :

1) La mise en place d'une convention triennale avec les organisateurs des différents festivals, ce qui devrait, à l'avenir, éviter les soucis de calendrier.

2) Le soutien à l'équipe de la Nef dans la recherche de nouveaux partenaires
financiers public et privés. "Nous avons déjà quelques pistes sérieuses", a précisé Gérard Desaphy, l'adjoint au maire en charge de la culture et des loisirs.


3)
La confirmation d'une aide supplémentaire de la région Poitou-Charentes, conformément à ce qui avait été annoncé vendredi par la presse locale. Toutefois, aucun chiffre n'a été avancé.


4) Une nouvelle rencontre avec les organisateurs de la GNP, fixée au 7 décembre prochain.


Enfin, l'équipe municipale a rappelé son attachement à la GNP, de vive voix, puis dans une lettre remise aux représentants du mouvement et aux journalistes présents. Mais il n'est toujours pas question d'augmenter la subvention accordée par la ville.


Cet évènemment s'est déroulé dans l'esprit de la GNP, sans heurts et dans le respect des lieux et des personnes. Un grand merci à tous ceux qui se sont levés tôt et ont contribué à faire de ce rassemblement une réussite, bien que nous soyons encore très loin du but.
Restez en éveil, informez-vous, échangez, proposez, bougez... et promis, on se retrouvera tous en juillet 2010 pour fêter ça comme il se doit, où vous savez !

(Photos : Pierre Dumas)

Réaction de Gérard Desaphy, après la manifestation

Réaction de Gérard Desaphy (Adjoint au maire d'Angoulême, chargé de la culture et des loisirs), après le rassemblement de soutien à la Garden Nef Party, le samedi 21 novembre 2009.




Lettre de la Mairie d'Angoulême aux défenseurs de la GNP

Voici la lettre remise au collectif citoyen de défense de la GNP suite au rendez-vous du samedi 21 novembre :

"Après l'annonce par les organisateurs de la GNP de leur décision de ne pas monter d'édition en 2010, nous avons reçu ces derniers jours des courriers d'internautes, bénévoles ou spectateurs de la Garden Nef Party, prenant la Mairie à partie, parfois avec violence, souvent avec tristesse et déception.

Nous répondons, et ce n'est pas une simple formule de circonstance, que nous sommes attristés par la décision brutale de mettre un terme à ce festival. Les organisateurs ont en effet décidé unilatéralement de ne pas organiser l'édition 2010 de la GNP. Nous en avons été, comme les autres partenaires, informés par le communiqué envoyé lundi dernier à la presse. C'est un choix qu'ils ont sans doute mûrement réfléchi et que nous déplorons.

Nous venons donc de rencontrer les responsables de l'association Dingo ce vendredi 20 novembre pour leur rappeler notre soutien et notre volonté de voir l'édition 2010 se tenir.

En trois éditions, la Garden Nef Party avait en effet atteint une dimension qui correspondait aux attentes des collectivités locales et qui avait pleinement trouvé l'adhésion du public et des professionnels. Depuis sa création en 2006, nous avons soutenu ce festival de qualité et à taille humaine, fait de découvertes d'artistes, dans un site d'exception. Mais la croissance d'une telle manifestation dans une ville comme Angoulême peut se confronter à des limites, tant financières que physiques.

Car il faut tout de même parler argent : en 2009, les subventions des collectivités locales s'élevaient à 170 000 € (50 000€ de la Ville, 50 000€ de l'agglomération du Grand Angouleme, 20 000€ du département, 50 000€ de la Région). Pour 2010, la GNP était assurée de bénéficier du même engagement, dans un contexte ou le gouvernement supprime encore des dotations à notre commune.

Ses organisateurs désiraient passer un cap supérieur en terme de programmation et de notoriété. Ils sollicitaient pour cela un montant global de subventions d'environ 450 000€ et une réponse sans délai de la part des collectivités locales. Celles-ci ne pouvaient pas leur répondre dans l'immédiat car elles sont actuellement en pleine élaboration de leur budget 2010 qui sera voté, comme partout en France en début d'année prochaine.
Dans le contexte économique actuel, une telle augmentation n'est pas envisageable. Doubler la subvention d'un seul festival n'est pas justifiable vis à vis des autres manifestations du territoire, des autres secteurs culturels, et surtout des habitants et contribuables envers lesquels les collectivités sont responsables dans des domaines aussi importants que l'action sociale, l'enfance, l'éducation, la propreté, la sécurité, l'entretien du patrimoine, l'hygiène et la santé, le sport...
Nous comprenons votre réaction, spectateurs de la GNP. Nous savons bien que les montages financiers, les impératifs budgétaires et les équilibres entre les compétences des collectivités n'ont pas "sabordé la GNP" et que son annulation ne les satisfait pas.

Nous ne traitons pas leur colère, leur déception et leur regret par le mépris, mais nous refusons cette caricature de débat qui consiste à faire porter à la Mairie d'Angoulême la responsabilité d'une telle décision. Il existent à Angoulême 7 festivals, s'adressant tous à des publics différents, tous acteurs de la vie culturelle, sociale et économique de notre cité. Nous en sommes les premiers responsables, notamment grâce aux subventions et à l'aide technique que nous leur apportons. Nous sommes aussi garants de l'équilibre financier de notre ville et du maintien de l'ensemble des services publics que nous devons aux habitants, spectateurs ou non de la GNP."

vendredi 20 novembre 2009

Ségolène Royal annonce vouloir sauver la Garden Nef Party

Publié par SudOuest.com
Le 20 novembre 2009
(Photo : I.Louvier - SO)




FESTIVAL. La présidente de la Région Poitou-Charentes vient d'annoncer qu'elle était prête à apporter une aide financière au festival rock d'Angoulême

Ce vendredi, Ségolène Royal a fait savoir qu'elle voulait sauver la Garden Nef Party. Voici l'intégralité de son communiqué :

"Ségolène Royal, Présidente de la Région Poitou-Charentes, et Philippe Lavaud, Maire d'Angoulême, ont échangé aujourd'hui sur l'avenir de la Garden Nef Party.

Pour sauver la Garden Nef, Ségolène Royal, Présidente de la Région Poitou-Charentes, se dit prête à accompagner cet événement important pour la Charente. Festival d'intérêt régional et labellisé éco-festival, la Garden Nef Party est désormais un événement de la scène musicale française et s'inscrit dans les actions régionales en faveur des musiques actuelles.

L'effort financier supplémentaire que la Région est disposée à faire se fera grâce à des économies réalisées sur des événements qui n'ont plus besoin d'aides. Un euro dépensé doit être un euro utile. En accord avec la Ville d'Angoulême, la Région Poitou-Charentes entend toutefois rappeler que le festival doit prendre en compte dans son développement les capacités d'accueil de la ville et le contexte financier actuel auquel doivent faire face les collectivités. Ces deux conditions sont essentielles pour envisager sereinement l'avenir de la Garden Nef Party."

Garden Nef Party, Royal à la rescousse

Publié par CharenteLibre.com
Le 20 novembre 2009
(Photo : CL)







Ségolène Royal, la Présidente de la Région Poitou-Charentes, et Philippe Lavaud, Maire d'Angoulême, ont échangé aujourd'hui sur l'avenir de la Garden Nef Party. A l'issue de cette rencontre, Ségolène Royal a publié un communiqué dans lequel elle se dit prête à augmenter la subvention de la région en faveur de "cet évènement important pour la Charente".

"Festival d'intérêt régional et labellisé éco-festival, la Garden Nef Party est désormais un évènement de la scène musicale française et s'inscrit dans les actions régionales en faveur des musiques actuelles. L'effort financier supplémentaire que la Région est disposée à faire se fera grâce à des économies réalisées sur des évènements qui n'ont plus besoin d'aides. Un euro dépensé doit être un euro utile. En accord avec la Ville d'Angoulême, la Région Poitou-Charentes entend toutefois rappeler que le festival doit prendre en compte dans son développement les capacités d'accueil de la ville et le contexte financier actuel auquel doivent faire face les collectivités. Ces deux conditions sont essentielles pour envisager sereinement l'avenir de la Garden Nef Party".

Appel au calme

Tout comme l'équipe de la Nef, nous sommes indignés par les actes rapportés dans le dernier communiqué diffusé ci-avant.

Nous rejetons toute forme de violence physique ou verbale à l'encontre de quoi ou qui que ce soit dans cette affaire. Notre mouvement ne cherche pas à établir les responsabilités, mais réclame simplement la tenue du festival en 2010, point barre.

Tous ceux qui seraient tentés de venir se joindre à nous demain matin devant l'hôtel de ville avec d'autres motivations que celle-ci ne sont évidemment pas les bienvenus.

Communiqué des organisateurs

Publié par L'équipe de La Nef sur son forum
Le 20 novembre 2009


"Bonjour à tous,


Nous tenons à remercier tous ceux qui, spontanément, ont exprimé leur envie de voir, comme nous, continuer la Garden Nef Party, qui prouvent l’attachement des Angoumoisins, du public et des professionnels à notre festival. Sachez que nous sommes sincèrement touchés par les marques de solidarité reçues.

Nous ne pouvons cependant cautionner l’agressivité dont certains font preuve dans l’expression de leur déception, que ce soit à l’égard de la municipalité d’Angoulême, de son premier magistrat ou de tout autre acteur de ce dossier. Nous n’admettons pas la tournure irrespectueuse donnée par certains à cette mobilisation populaire et refusons de voir telle personne ou collectivité érigée en bouc émissaire de notre décision. Nous rappelons à tous que les débordements, verbaux, matériels ou physiques, desservent à la fois notre démarche vis-à-vis du festival et notre secteur en général, tout comme ils mettent à mal notre volonté de démontrer depuis 20 ans que le public rock est responsable, respectueux et tolérant.

Les collectivités locales ont réaffirmé leur attachement à la manifestation et ont pris la mesure de votre mobilisation. Quelle qu’en soit l’issue, positive ou négative, rien ne justifierait de dépasser les bornes.

Aussi, nous comptons sur votre vigilance pour que vos initiatives se manifestent pacifiquement.

Merci de votre soutien"

SOS GNP sur Twitter !

Avis à tous les fans de la Garden Nef Party qui ne pourront être présents au rassemblement de ce samedi (10 devant l'hôtel de ville) :

Nous vous proposons de suivre les évènements en live sur le profil Twitter spécialement crée pour l'occasion.
Publié par SudOuest.com
Le 20 novembre 2009
(Photo : I.Louvier - SO)




GARDEN NEF PARTY. Philippe Lavaud demande aux organisateurs de revenir sur leur décision d'annuler le festival angoumoisin. Les fans de la GNP, eux, préparent leur manif

Colère contre colère. Celle de Philippe Lavaud est palpable quoiqu'encore souterraine, celle des fans de la Garden Nef party a débordé sur Internet avec une rapidité qui a surpris tout le monde (2 800 adhérents au groupe « rendez-nous la Garden Nef party » sur facebook hier soir)...

Le maire d'Angoulême n'en démord pas : il regrette la fin du festival et demande même aux organisateurs de revenir sur leur décision. « Nous sommes déçus, comme les festivaliers. Et nous lançons un appel : le festival peut avoir lieu dans les conditions de 2009. Nous avions apporté des garanties sur le maintien de ces subventions. » En l'occurrence 170 000? (17 % du budget du festival 2009 déficitaire de 80 000 ?) alors que l'on demande aux organisateurs de créer une structure juridique autonome pour supporter la GNP...

Une subvention globale qui passerait de 170 000 ? à 470 000? (30 % du nouveau budget) ? « Injustifiable », précise le maire. Impossible dès lors d'organiser dans ces conditions une Garden Nef party sans compromission programmatique, avait déjà répondu l'équipe du festival.

Mobilisés

Philippe Lavaud estime toutefois que Jean-Louis Ménanteau et l'équipe de La Nef auraient dû attendre la date butoir du 4 décembre, date de réunion des financeurs publics, avant de décider de saborder le festival. En tout cas, il réfute toute responsabilité dans la mort de l'événement. « Je suis cloué au pilori alors que je n'y suis pour rien », s'emporte-t-il en disant « comprendre » la colère des jeunes pour qui « les montages financiers et impératifs budgétaires ne sont pas des préoccupations ».

Précisant que la Région devrait s'engager pour trois ans sur les musiques actuelles, Philippe Lavaud doit recevoir ce matin Jean-Louis Ménanteau, le patron de La Nef, pour évoquer « ses méthodes et motivations ».

Si les jeunes ne comprennent pas le montage financier des festivals, en revanche, ils savent très bien se servir d'Internet. En quelques heures, l'appel à manifester pour le maintien de la GNP, samedi matin (demain) à 10 heures devant la mairie, a fait le tour de la toile. « On a imaginé ça spontanément dès l'annonce de la fin du festival », explique Gautier Goujon, fan et bénévole qui manifestera pour la première fois de sa vie samedi. « On ne sait pas si ça servira. On a envie de montrer que les jeunes d'Angoulême aiment ce festival, qu'il est une fierté pour nous. Il était important de réagir immédiatement. »

« On aura des banderoles... Pour le reste, on a prévenu la préfecture et on va demander à rencontrer le service culture de la mairie. »

Philippe Lavaud nie toute responsabilité dans la fin de la Garden Nef ? « Qu'il le veuille ou non, il a un lien avec cette annulation. C'est quand même le maire, une personne censée avoir une certaine influence », ajoute Kevin, avant d'inviter les manifestants à un pré-rassemblement à 9 heures, à la Ferme des Valettes. Sur la terre de leur Garden Nef party.

Auteur : bertrand ruiz

jeudi 19 novembre 2009

Philippe Lavaud ne voit pas de raison à la fin de la Garden Nef Party

Publié par CharenteLibre.com Le 20 novembre 2009 (Photo : Romain Perrocheau - CL) Par Alexandre LE BOULC'H






Le maire d'Angoulême refuse d'endosser la responsabilité de l'annulation du festival. Il appelle les organisateurs à la raison pour sauver l'édition 2010

«Je veux bien assumer mes responsabilités quand je commets des erreurs. Mais je n'accepte pas d'endosser celle de la fin de la Garden Nef Party.» Philippe Lavaud, maire d'Angoulême et président de la Comaga, aimerait que les fans scandalisés par la mort annoncée de ce festival, ne se trompent pas de cible en venant manifester samedi matin sous les fenêtres de l'hôtel-de-ville.

«Je ne souhaite pas la disparition de ce festival qui a accompli un travail remarquable», plaide le maire d'Angoulême qui espère faire revenir les organisateurs sur leur décision. Ce matin, il reçoit Jean-Louis Ménanteau, le directeur de La Nef, dans son bureau. «Si la région a décidé de donner la priorité de son action culturelle aux musiques actuelles, ni à la mairie ni à la Comaga nous n'avons promis une hausse des subventions. Nous avons toujours dit que dans ce contexte économique, nous resterions dans l'enveloppe de l'année dernière pour 2010».

Le maire n'apprécie pas du tout d'être stigmatisé et encore moins d'être mis au pied du mur par les organisateurs. Il rappelle que le temps des collectivités n'est pas celui des festivals. «Le 4 décembre, je mettrai toutes les collectivités autour d'une même table pour que nous déterminions ensemble une nouvelle répartition du financement des festivals. Les attentes de la Garden comme celles des autres, seront prises en compte», reprend Gérard Desaphy, l'adjoint à la culture.

Service public

Et le premier magistrat de la ville de rappeler que Piano en Valois et Gastronomades, eux, ont déjà subi des couples claires dans leurs budgets. «Alors que les recettes de la ville sont en chute libre, la Garden Nef, nous demande 300.000 euros supplémentaires, souligne-t-il. Nous ne sommes qu'à Angoulême et je ne peux pas promettre de l'argent que je n'ai pas, avant d'avoir voté mon budget dans lequel je dois donner la priorité à l'action sociale, l'enfance, l'éducation ou encore le sport.»

Le maire reconnaît que la Garden Nef Party est de loin le festival le moins soutenu par les collectivités avec plus de 80 % d'autofinancement. Mais il ne veut pas rentrer dans le jeu d'une quelconque prime de bonne gestion à ce festival qui l'an dernier, faute de locomotives prestigieuses, a perdu 90.000 euros.

«La seule récompense que je prends en compte, c'est celle du service public, martèle Philippe Lavaud, en citant en exemple le Festival du film francophone. Des séances de cinéma à un euro, ça, c'est de l'accès à la culture pour tous. Aujourd'hui, ma priorité, c'est celle de l'emploi. Les festivals doivent rester à leur place. Même s'ils font rayonner la ville, ils ne feront pas revenir des habitants.»

Une manif samedi devant l'hôtel de ville

Publié par CharenteLibre.com
Le 18 novembre 2009
(Photo : Charente Libre)






«Angoulême, la cité sans festival.» Les blogueurs n'ont pas tardé à trouver un nouveau slogan à la ville. Dès l'annonce par le site de Charente Libre de la décision de la Garden Nef Party de jeter l'éponge, les internautes ont exprimé leur immense déception. «Angoulême devient une ville de vieux», se lamente Patricia Chenebi sur Facebook. La mairie est évidemment dans le collimateur. «C'est une drôle d'attitude pour une mairie de gauche», s'étonne Vanessa Laplagne, qui met en balance «les 13 millions d'euros dans les Studios Paradis alors qu'ils ne sont toujours pas ouverts».

Le blog de CL n'avait jamais connu une telle activité avec près de 70 réactions en quelques heures. «Après Ludoland l'année dernière, la Garden Nef cette année et le salon de la BD qui prend du plomb dans l'aile, je suis consternée. J'ai toujours été super fière de ma ville et de ses festivals et là j'ai honte. C'est vrai après tout, c'est pas comme si la culture c'était important. On peut toujours rester chez soi à regarder le Bigdil. Allez, encore un petit effort, il reste le CNBDI et quelques festival à détruire...», écrit Katz, résumant le sentiment général.

Les internautes n'ont pas l'intention de rester les bras croisés après cette annonce. David Figo invite les déçus à se plaindre directement au maire d'Angoulême en lui écrivant. David Murguet n'a pas tardé à organiser la riposte. Deux heures après l'annonce, il avait déjà créé sur Facebook le groupe «Rendez-nous la Garden Nef Party». Un deuxième s'est créé un peu plus tard. Au total, ils fédéraient hier soir près de 1.200 fans du festival.

Plus fort, Gautier Goujon, un Angoumoisin de 22 ans, étudiant en commerce à Bordeaux, a lancé avec quelques amis un appel à manifester samedi à 10 heures devant l'hôtel de ville après avoir appris l'information sur le site de CL. «Même si on est dix, ce sera déjà ça. On veut dire qu'on n'est pas d'accord, explique ce bénévole du festival. On est dégoûté. Le maire n'a pas compris.»

La Garden Nef Party se saborde

Publié par CharenteLibre.com
Le 18 novembre 2009

(Photo : CharenteLibre)

Par Alexandre LE BOULC'H





Les organisateurs du festival rock d'Angoulême ne peuvent attendre plus longtemps la réponse des collectivités à leurs demandes de subventions. Ils ont jeté l'éponge hier

Il n'y aura pas de Garden Nef Party à Angoulême en 2010. Et sans doute plus jamais. Alors même que la prochaine édition du festival de la BD est en question, il faut faire le deuil d'un des plus gros festivals rock de l'Hexagone. Les organisateurs ont annoncé hier qu'ils jetaient l'éponge. Le festival espérait une augmentation de ses subventions publiques. Il n'avait pas le temps d'attendre début décembre et une réponse des collectivités qui s'annonçait défavorable dans le marasme actuel. «Cette volonté de développement portée par des professionnels passionnés dépasse malheureusement les possibilités des collectivités partenaires», regrette le maire d'Angoulême Philippe Lavaud dans un communiqué.

L'annonce de ce sabordage n'a rien d'un coup de poker menteur. «Cette décision n'est ni un moyen de pression, ni du chantage, préviennent la mort dans l'âme Christophe Davy, producteur, et Jean-Louis Ménanteau, directeur de La Nef, les deux fondateurs (• photo ci-contre), très déçus de ne pas avoir été suivis par les collectivités et pour qui c'est un beau gâchis. On a attendu jusqu'à la dernière minute, mais ce n'est plus possible. On est déjà hors délai. Les grands groupes internationaux qui frappent à la porte de la Garden veulent des réponses maintenant pour leur tournée 2010.»

Sous le choc, les deux patrons de ce festival n'en diront pas plus que leur communiqué (lire encadré). Ils tiendront une conférence de presse à l'issue de la réunion du 4 décembre lors de laquelle la ville d'Angoulême et la communauté d'agglomération du Grand-Angoulême (Comaga) doivent présenter avec le Département et la Région leur plan d'action pour les financements de tous les festivals.

La douche est d'autant plus froide que le montage présenté par les organisateurs, avec un autofinancement exemplaire de 70 % (1), devait permettre au festival de franchir un cap. Malgré le déficit de 90.000 € de la dernière édition assumé par le producteur, la Garden commençait à récolter les fruits de ses investissements. Des contacts étaient très avancés avec les Red Hot Chili Pepper et Portishead, deux groupes qui auraient dopé l'affiche de la cinquième édition.

280.000 € demandés en plus

Avant de signer, les organisateurs avaient besoin de garanties. En octobre, ils ont présenté leur plan de bataille à la ville d'Angoulême qui centralise les demandes de subvention pour toutes les autres collectivités. Ils avaient pris soin d'y intégrer la requête des élus de séparer le festival de l'activité de la salle de rock. Une exigence statutaire qui représente à elle seule un surcoût de 100.000 € rien que pour les salaires de deux personnes ajouté aux coûts techniques et artistiques. Le budget devait passer de 1 à 1,5 million d'euros. Cette progression indispensable pour ne pas faire un festival au rabais devait être financée pour plus de la moitié par les aides publiques. «J'ai reçu une demande de subvention de 280.000 € qui vient s'ajouter aux 170.000 octroyés l'an dernier, confirme Gérard Desaphy, l'adjoint à la culture de la ville d'Angoulême. En l'état des finances de toutes les collectivités partenaires, cela ne passe pas. Et si je comprends les impératifs artistiques du festival, il nous est impossible de donner la moindre réponse avant que les élus se soient réunis le 4 décembre et surtout de promettre des enveloppes avant que les différentes assemblées aient voté leur budget.»

Un problème de calendrier

Les organisateurs ont justifié l'augmentation en arguant que le festival est sous-financé au regard du travail de fond réalisé depuis quatre ans et des groupes prestigieux invités (lire en page 5), soulignant que les têtes d'affiche sont des leviers pour faire décoller les montants des participations des partenaires privés. Dans les traces des Vieilles Charrues, Benicassim et Summercase en Espagne, la Garden Nef Party n'a pas les moyens de jouer à armes égales. En terme de programmation, le festival ne voulait pas se contenter éternellement de prendre «les restes». Comme lors de la dernière édition où elle a manqué la locomotive Radiohead déjà à cause des délais imposés par les collectivités.

«L'édition 2009, qui était une vraie réussite malgré la météo, a bien attendu février pour choisir les 25 groupes de sa programmation. Pourquoi pas cette année?, reprend Gérard Desaphy qui déplore l'impatience des organisateurs de la Garden alors que, selon lui, on touchait au but. Ce ne sont pas les groupes aussi prestigieux soient-ils qui imposent leur rythme. Je pense que ce festival pouvait encore attendre une année supplémentaire avec les aides actuelles pour que nous mettions en place un conventionnement sur trois ans qui aurait été la solution à toutes nos incompatibilités de calendrier.»

(1) La Garden Nef Party 2009 c'est un budget d'un million d'euros:

400.000 € de prestations techniques, 450.000 de budget artistique

et 150.000 de charges.

Et à la colonne recettes:

780.000 € en recettes propres,

170.000 de subventions publiques

(50.000 de la Ville, 50.000 de la Région,

50.000 de la Comaga

et 20.000 du Département),

55.000 de financeurs privés.

Fin de la Garden Nef Party à Angoulême : le maire réagit

Publié par SudOuest.com
Le 18 novembre 2009




FESTIVAL. Le maire d'Angoulême dit "vivement regretter" la fin du festival de musiques amplifiées annoncée hier

Philippe Lavaud (PS), maire d'Angoulême, affirme dans un communiqué "vivement regretter" la disparition de la Garden Nef party, festival rock dont les organisateurs ont préféré jeter l'éponge, faute de garanties suffisantes sur les financements.

Voici l'intégralité du communiqué du maire :

" La Ville, la ComAGA, le Département et la Région ont toujours soutenu cette manifestation. Ces collectivités lui ont apporté encore dernièrement, dans une période pourtant mouvementée, la garantie pour 2010 du maintien de leurs subventions au même niveau qu’en 2009.

" Nous sommes attristés par cette décision brutale de mettre un terme à ce festival, mais nous en prenons acte.

" En trois éditions, la Garden Nef Party avait atteint une dimension qui correspond aux attentes des collectivités locales et qui avait pleinement trouvé l’adhésion du public et des professionnels. Les collectivités ont aidé ce festival de qualité et à taille humaine, fait de découvertes d’artistes, dans un site d’exception qui devait être préservé.

" Ses organisateurs désiraient passer un cap supérieur en terme de programmation et de notoriété. Ils sollicitaient pour cela un montant global de subventions de plus de 400 000 € et une réponse immédiate de la part de collectivités locales qui sont actuellement en pleine élaboration de leur budget 2010, dans des conditions globales de restrictions.

" Cette volonté de développement portée par des professionnels passionnés dépasse malheureusement les possibilités des collectivités partenaires.

" Nous rappelons qu'une réunion des financeurs publics se tiendra le 4 décembre prochain afin d'envisager au mieux l'avenir des festivals d'Angoulême."

Garden Nef : c'est la fin de la party !

Publié par SudOuest.com
Le 18 novembre 2009
(Désolé pour le retard,votre serviteur était parti assister au plus grand hold up de l'histoire du football français^^)
(Photo I.Louvier - Sud Ouest)




ROCK. Le festival rock angoumoisin s'éteint faute de garanties financières publiques. Un vrai gâchis

Le communiqué, signé par l'équipe de la Garden Nef Party, est tombé hier. Lyrique mais désabusé. « Sans amertume, mais avec un immense regret, l'équipe du festival a la peine de vous annoncer la mort d'une utopie, celle d'avoir imaginé la Garden Nef Party dans une conjoncture qui incite plus à la prudence qu'à l'aventure. » Cette fin soudaine s'est joué ces derniers jours. Au terme d'un ping-pong verbal de promesses entre les collectivités publiques et le festival. Explications...

En seulement trois ans d'existence réelle, la Garden Nef Party s'est installée dans le panorama des festivals européens qui comptent. Grâce à une équipe dirigeante bicéphale : Jean-Louis Ménanteau, le patron de la Nef, qui laboure le terrain local depuis plus de deux décennies, et son ami, Christophe Davy, le producteur indépendant le plus influent dans le petit monde du rock indépendant. Après le test Placebo de 2006, Muse, Iggy Pop et Franz Ferdinand ont créé tour à tour l'événement à Angoulême. Le retentissement médiatique suit. La jeunesse d'ici et d'ailleurs se pâme.

Le faux bond de la Région

Reste le financement. L'édition 2009 (18 000 spectateurs et une météo défavorable) est déficitaire de 80 000 ?. Croyant à la pertinence et à l'implantation du festival, Christophe Davy éponge le passif, comme il s'y était engagé... Jean-Louis Ménanteau dispose dès lors des données qui vont lui permettre de construire une architecture budgétaire viable : en 2009, la Garden Nef Party n'avait que 17 % de financements publics et un autofinancement hors norme, exemplaire, de 83 % sur un budget d'un million d'euros. Sachant que les collectivités ont demandé de séparer juridiquement la Nef et le festival, Jean-Louis Ménanteau tablait, pour les prochaines années, sur un budget de 1,4 million d'euros (avec création d'un poste au sein de la nouvelle association) et une dotation publique rehaussée à 30 % du budget. Soit 420 000 ? : 200 000 ? pour la Région, 200 000 ? pour la Ville et la Comaga, 20 000 ? pour le Département qui, après avoir déjà taillé dans le vif l'an passé, serait resté à la marge...

Dans un contexte de disette budgétaire, alors que l'affaire du FIBD annonce un retrait du financement public des festivals, l'affaire semblait délicate. Mais jouable... Dès 2009, la région Poitou-Charentes fait savoir à Jean-Louis Ménanteau son désir de soutenir plus activement le festival.

Pionnière des « éco-manifestations » en région, la Garden Nef Party, pertinente, élégante et ambitieuse colle aux désirs de l'exécutif régional. Une région qui a décidé de faire des musiques actuelles une « priorité régionale culturelle pour les trois prochaines années »... Finalement, les avances de la Région en restent au stade des promesses : la semaine dernière, elle fait savoir aux organisateurs qu'elle maintient sa subvention à 50 000 ?, loin des 200 000 ? demandés. Une décision qui en dit long sur la place réellement accordée aux musiques actuelles par une région sans stratégie.

De son côté, Gérard Desaphy a tenté d'éteindre l'incendie en jouant les médiateurs. En vain... Et, hier, l'adjoint à la culture de Philippe Lavaud s'abritait derrière des impératifs calendaires. « Prendre une décision dans le délai imparti par Jean-Louis Ménanteau, c'était injouable », estimait-il en mettant en avant la réunion des financeurs publics des festivals, programmée le 4 décembre. Cela dit, selon toute vraisemblance, les collectivités auraient proposé au maximum la reconduction des subventions de 2009. Insuffisant pour que la Garden Nef survive.

« On était prêt à lancer la structure juridique de la Garden Nef, nous avions donné nos bilans aux collectivités dans les temps », expliquait hier Jean-Louis Ménanteau. « Si on avait attendu une réponse des collectivités, au mieux le 4 décembre, on n'aurait pas pu garantir une programmation suffisante pour tenir les engagements pris en terme de billeterie. »

Portishead et les autres

L'équipe de la Garden Nef Party avait d'ailleurs plusieurs fers au feu. Dans sa « short-list », Arctic Monkeys, Elvis Costello, Portishead (en exclusivité !), la reformation de Pavement et même une collaboration inédite entre Serge Teyssot-Gay, le guitariste de Noir Désir, et l'artiste Feromil. Le festival était également prêt à frapper un gros coup avec... une proposition ferme des Who ou un intérêt réel des Red Hot Chili Peppers, dont le manager s'occupe également du groupe Gossip, vu l'an passé à la Ferme des Valettes.

Des partenaires privés, comme le Crédit mutuel, avaient fait savoir qu'ils étaient prêts à aller plus loin. Les mains liées par l'incertitude, le festival a donc préféré se saborder plutôt que de voir trop de noms alléchants lui passer sous le nez. « À l'image des héros du rock, Brian, Jimmy, John, Janis, Jim, Kurt ou Jeff, le festival part en pleine jeunesse, c'est toujours mieux qu'une lente agonie », précisait le communiqué de la Garden Nef Party. Déprimant pour tout une jeunesse qui exprimait, hier, son désarroi et sa frustration sur Internet (un groupe « Rendez-nous la Garden Nef party » s'est créé sur Facebook). Des bénévoles et festivaliers « indignés et en colère » ont également appelé à manifester leur soutien au festival samedi à 10 heures devant l'hôtel de ville d'Angoulême...

Auteur : bertrand ruiz

Paroles de groupe

Pour les gens vivant sur une autre planète ou (moins grave) qui n'auraient ni le temps ni la motivation de lire les dizaines de messages que reçoit quotidiennement le groupe Facebook dédié à notre noble cause, voici une nouvelle rubrique ; petit florilège des pensées facebookiennes de ces dernières 48 heures.

"Eh les gens ! Arrêtez de pleurer, de dire que ça sert à rien, que tout est pourri... La politique, étymologiquement, ça commence sur la place publique ! Et c'est pas un gros mot, juste la participation citoyenne à la vie de la cité. Alors, viendez samedi, on rigolera bien déjà, ou on pleurera tous ensemble, mais on aur...a bougé ! Et n'oubliez pas que pour les gens qui aiment être élus, il n'y a rien de pire que des citoyens mécontents qui commencent à coller leurs noms sur des listes..." |Baron


"Sérieusement, tout ça c'est plus que de la politique de base, c'est aussi une occasion de montrer qu'on existe, qu'on est là, et qu'on sait ce qu'on veut. Qu'on est pas juste une bande de jeunes branleurs qui gueulent pour gueuler. La ville, le pays dans lesquels on vit sont les notre, c'est donc à nous de faire en sorte qu'ils nous ressemblent le plus possible.... Alors ouais, viendez bande de jeunes !" |David


"La mairie, le département, la région,...ils ont plutôt intérêt à revoir leur copie si ils ne veulent pas que leur électorat jeune se venge l'an prochain aux régionales !" |Xavier


"Je croise les doigts avec vous, je penses que le maire a sous estimé l'attachement de tout un public a ce festival...
Ironiquement et avec le titre du nouvel album de Placebo, ce n'est pas : Battle for the sun, mais BATTLE FOR THE GNP!!!" |Karel


"Sur le site des Eurockéennes, la billetterie du festival 2010 est déjà en vente et après, on dit à la GNP qu'elle est trop impatiente et qu'elle devrait attendre encore un ou deux mois... je rêve !!! Ils n'ont vraiment rien compris." |Hélène


"Quelqu'un a le numéro des gagnants Euromillions de St Michel...? Plus sérieusement, c'est vraiment dommage que les extraordinaires idées des gens de La Nef ne puissent pas entrer dans la toute petite boite qu'est la ville d'Angoulême..." |Camille


Réactions sur le Blog CL

Publié par le blog Charente Libre
Le 18 novembre 2009






PHILIPPE MANOEUVRE (Journaliste):

«UN VRAI FESTIVAL ROCK N'ROLL»

Le pape du rock en France était venu il y a deux ans à Angoulême. «J'avais passé deux jours exceptionnels. Je n'ai pas les éléments mais c'est vraiment triste. C'était un très joli festival qui avait une place importante dans le paysage. Ailleurs, on voit souvent les mêmes artistes. A Angoulême, il y avait une programmation différente. C'était un vrai festival rock n'roll. Il faut absolument se reprendre pour le sauver.»



PHILIPPE ROUXEL (Partenaire de la GNP):

«LE CRÉDIT MUTUEL EST DÉÇU»

C'est un des principaux partenaires privés du festival depuis sa création. Depuis un mois, le Crédit mutuel était prêt à signer une nouvelle convention avec une aide en progression de 50 %. Un engagement de la Confédération nationale et plus seulement de la caisse du Sud-Ouest. «Le festival avait pris une dimension nationale. Aujourd'hui, on est très déçu, réagit Philippe Rouxel qui a négocié ce partenariat. C'était un festival de grande qualité avec à sa tête des gens crédibles, ambitieux mais cohérents.»



FRANCK BONNET (Conseiller Général de la Charente):

«ON NE PEUT PAS TOUJOURS DEMANDER PLUS»

L'année dernière, le conseil général de la Charente avait diminué son aide, passée de 50.000 à 20.000 euros. «On ne peut pas toujours demander plus aux collectivités qui doivent faire face à la suppression de la taxe professionnelle et au désengagement de l'Etat. L'heure est plutôt au recentrage sur nos compétences obligatoires. Comme pour le festival de la BD, il faut chercher à élargir les partenariats. En plus, la Garden Nef Party était un festival récent, qui s'est rajouté à d'autres, plus anciens.»

Le maire demande à la Garden Nef Party de continuer

Publié par CharenteLibre.com
Le 19 novembre 2009 (Photo : Charente Libre)






Philippe Lavaud espère faire revenir les organisateurs de la Garden Nef Party sur leur décision d'annuler l'édition 2010. Un rendez-vous est prévu avec eux demain vendredi.

Au cours d'une conférence de presse ce jeudi, le maire d'Angoulême a plaidé non coupable sur la fin annoncée du festival rock. Il demande aux organisateurs de prendre patience sur leurs envie de développement pour la prochaine édition et d'attendre la réunion du 4 décembre où toutes les collectivités doivent se mettre d'accord sur une nouvelle répartition des financements des festivals.

La Garden Nef Party vit toujours... sur internet


Publié par CharenteLibre.com
Le 19 novembre 2009
Par Maurice BONTINCK




Appel à la manif samedi, pétition... Depuis l'annonce de la fin du festival, les fans se mobilisent de façon spectaculaire sur la toile

Pas question pour les fans d'enterrer la Garden Nef Party sans faire un max de bruit. Mobilisation sur internet, lancement de pétitions, appel à la manifestation samedi matin devant la mairie, proposition de souscription ou d'augmenter le prix des places: l'annonce de la fin de l'événement estival continue de provoquer un festival d'initiatives et de réactions. Qui partent dans tous les sens.

Et dans ce contexte, internet est au cœur de la mobilisation, contre ce qu'une festivalière appelle «un avortement culturel». Sur Facebook, le groupe «Rendez-nous la Garden Nef Party» rencontre un succès fulgurant: il a allégrement dépassé les 2.200 membres hier soir. Son créateur, David Murguet, 23 ans, est à l'image de nombreux fans de La Nef. Et, au-delà de la déception, il se donne l'occasion de tester ses cours, lui qui étudie la stratégie et le management de la communication à Poitiers.

«Nous sommes très nombreux à ne pas être sur la Charente pendant l'année, complète Gautier Goujon, 22 ans, étudiant en commerce et marketing à Bordeaux. Le net nous permet de nous retrouver et de savoir ce qu'on peut faire.» Cet Angoumoisin a décidé mardi après-midi d'appeler sur la toile à manifester samedi matin à 10 h devant l'hôtel de ville. «Ce n'est pas tellement dans ma nature de manifester, mais là, je suis tellement consterné...»

Depuis, son appel a été repris par de nombreux internautes et d'autres réseaux sociaux. «Je ne sais pas combien nous serons, mais je suis surpris par l'ampleur», explique celui qui était aussi bénévole au festival ces deux dernières années.

Un de ses amis a lancé sur son blog «Collectif citoyen pour la survie du festival rock Garden Nef Party d'Angoulême». Depuis hier, la manifestation est même enrichie par d'autres festivaliers. Elle devrait être musicale, avec également la «Première cacotéléphonie party», organisée par Bernard Lambert, président de l'association Transgreen.

Une «Cacotéléphonie party»

Tous les moyens sont bons pour dire non à cette disparition. David Murguet s'est aussi servi d'un site qui héberge les pétitions «Pour que la Garden Nef Party ne meure pas» (1).

Mais internet et sa réactivité foisonnante ont aussi certaines limites. Une dizaine de groupes de soutien ont été créés dès mardi, avec le sentiment parfois que «chacun travaille un peu dans son coin», reconnaît David Murguet.

«Le site de David a pris tout de suite, car il a été le plus rapide et peut-être aussi le plus élaboré», explique Thomas, 22 ans. Lui est à l'autre bout de la chaîne, sur place à Angoulême. Samedi, il ira manifester après avoir, comme d'autres, fait passer l'information à tous ses contacts internet. Parce que «la mobilisation montre que tout est possible».

Devant La Nef, avec trois autres amis habitués du festival, l'ex-bénévole rappelle ainsi que toute cette activité virtuelle a un objectif bien réel: «C'était le seul festival vraiment pour les jeunes, notre rendez-vous de l'été. Devant la mairie, on va montrer qu'on sait faire la fête à Angoulême. Mais c'est vraiment un énorme gâchis.»